ARTICLE 27/03/2020 -Agence API
JVD démontre l’intérêt du « made in France » en temps de crise
JVD fait face à un niveau inédit de commandes de boîtiers distributeurs de savon et de gels hydroalcooliques, des équipements que cette PME fabrique dans son usine de Rezé, près de Nantes pour des marchés professionnels. « Lors de la crise du Sras, la demande s’était accrue de 40 à 50 % en trois à quatre mois », expose Thierry Launois, le directeur général de cette entreprise de 110 salariés (dont 48 à Rezé), détenue par le fonds lyonnais Orfite. « Cette fois, les commandes sont multipliées par 10, avec 60 000 distributeurs commandés sur les trois dernières semaines. »
L’hygiène n’était pas partout une priorité
L’entreprise a donc doublé ses effectifs, organisé sa chaîne de production en 2 x 8 tandis que trois lignes supplémentaires sont en cours d’installation. Si JVD vend ses produits par le biais de distributeurs, elle perçoit une demande dans tous les secteurs, les volumes les plus importants allant cependant vers le médical, les Ehpad et la logistique. Assurément, « l’hygiène n’était pas partout au cœur des priorités, observe Thierry Launois, nombreux sont les clients qui font le constat qu’un seul distributeur de savon ne suffit plus pour plusieurs lavabos et que l’on ne peut s’autoriser un équipement défectueux. » La crise sanitaire « fera donc franchir un pallier », dit-il. Cet afflux de commandes tient en partie au fait que JVD est l’ultime fabricant français de distributeurs professionnels de savon et de gel. L’industrie chinoise s’étant mise à l’arrêt, l’industriel nantais a bénéficié d’un fort report de commandes.
Sous-traitance de proximité
JVD défend en effet une stratégie industrielle « made in France ». La société travaille principalement avec une sous-traitance régionale, notamment dans l’injection plastique –elle garde la propriété de ses outillages- et les cartes électroniques, d’autres éléments venant d’Europe dont les moteurs italiens pour les sèche-mains, l’un des produits phare de JVD. « Cela nous permet une logistique optimisée, poursuit Thierry Launois. Le surcoût de 20 % par rapport à la concurrence asiatique est compensé par un meilleur service. » Sur ce point, l’entreprise monte en puissance avec la gamme Hygiaconnect, des équipements d’hygiène connectés alertant en temps réel et via le réseau Lora, les équipes de nettoyage en cas de dysfonctionnement ou de nécessité de remplacer les consommables ce qui leur permet d’intervenir à bon escient. JVD est aussi un champion de l’export qui représentait l’an dernier la moitié d’un chiffre d’affaires de 31 M€ (+5%) dans une centaine de pays. Thierry Launois est prudent sur les perspectives de cette année, son autre activité, les accessoires pour chambres d’hôtels (qui, elle est sous-traitée en Asie) est amplement plus exposée à la crise actuelle.